La Finlande a pris conscience du fait que le jour où la génération issue du baby boom de l’après-guerre prendra sa retraite, le pays aura à faire face à une pénurie de main-d’œuvre que les classes d’âge finlandaises plus jeunes ne seront pas en mesure de combler : aussi le pays est-il prêt à réserver le meilleur accueil à des travailleurs issus de l’immigration.
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Si tous les emplois qui se seront à pourvoir au fil des décennies à venir dans les métiers de la santé devaient être attribués aux seuls Finlandais, cela voudrait dire qu’un jeune Finlandais sur quatre devrait se former aujourd’hui au métier d’infirmière. La situation étant manifestement bloquée, il existe des besoins réels pour recruter dans les prochaines années des travailleurs étrangers notamment dans le secteur des services à la personne et de la santé.
L’idée de décrocher un travail en Finlande, qu’il s’agisse d’un CDI ou d’un CDD, voire de s’y établir définitivement, n’a aujourd’hui plus rien d’extraordinaire, contrairement à ce qui pouvait être perçu ne serait-ce qu’il y a encore dix ou vingt ans. Parmi les atouts que propose le pays, citons de bonnes conditions de travail, ainsi qu’un haut niveau de sécurité de l’emploi. Quant à l’énigmatique langue finnoise, ce n’est pas ce qui doit arrêter les nouveaux arrivants dès lors que ceux-ci sont prêts à faire un effort, même s’il faut reconnaître que l’apprentissage de la langue peut freiner dans une certaine mesure l’élan des étrangers.
Une plus grande mobilité de la main-d’œuvre

Photo: Pentti Sormunen/Plugi
Dans les faits, la mobilité de la main-d’œuvre a connu un important coup d’accélérateur à l’occasion de l’élargissement de l’Union européenne. L’ensemble des flux migratoires s’est élevé alors à 31.106 entrées sur le territoire tout en dégageant un solde excédentaire de plus de 11.000 personnes compte tenu des chiffres des flux d’émigration enregistrés pour la même période.
La Finlande a toujours été et reste dans une certaine mesure un pays culturellement, ethniquement et linguistiquement homogène : aussi l’attitude envers les nouveaux arrivants y a-t-elle été largement marquée par une réserve prudente, tant de la part des pouvoirs publics que de la population en général.
Il n’en reste pas moins que la Finlande a décidé de réserver le meilleur accueil aux immigrants. Le programme politique du second gouvernement du Premier ministre Matti Vanhanen, aux affaires à partir du printemps 2007, a introduit une nette rupture dans l’attitude officielle, qui jusque là consistait à se référer aux non-Finlandais présents sur le sol national comme à des étrangers, la nouvelle dénomination adoptée depuis étant celle d’immigrants. Malgré l’actuelle crise économique et ses effets sur le marché du travail, les employeurs finlandais auront besoin de faire appel à long terme à davantage de travailleurs qualifiés.
Des besoins en professionnels de santé

Les employeurs finlandais ont participé à des salons de recrutement dans différents pays d’Europe. Les métiers de la santé sont un des secteurs où la demande dépasse l’offre.Photo: Plugi
La mobilité est actuellement encouragée en particulier au sein de l’Europe. Ainsi, lorsqu’un citoyen d’un pays de l’Union européenne souhaite partir travailler à l’étranger, il bénéficie du soutien de l’EURES (Réseau européen des services de l’emploi). Plus de 800 conseillers des services publics pour l’emploi des Etats membres de l’UE participent à ce réseau ; en Finlande, 31 d’entre eux sont affectés auprès des différents Centres pour le développement économique présents dans les grandes villes du pays. Ces experts ont pour mission d’aider les entreprises à rechercher des travailleurs établis hors de Finlande, tout en aidant les Finlandais désireux de travailler à l’étranger à se créer les contacts et les réseaux utiles à leurs projets.
Ces dernières années, de nombreux pays ont souhaité organiser des salons de recrutement : parmi les pays hôtes ayant reçu la visite des employeurs finlandais, il y a lieu de citer la Pologne, la Slovaquie, la Tchéquie et la Hongrie. On note par ailleurs depuis quelques années que différents établissements hospitaliers de toute la Finlande encouragent activement les Finlandais établis en Suède à rentrer travailler au pays.
« Parmi ceux qui viennent rencontrer les employeurs finlandais sur les stands de ces salons, on compte en particulier des jeunes qui ont souvent fait des études en Finlande, comme par exemple dans le cadre du programme d’échanges Erasmus. Ils gardent un bon souvenir de la Finlande et ont aussi souvent une certaine connaissance de la langue finnoise », indique Tiina Oinonen, conseillère au ministère finlandais du Travail et de l’Economie et qui a eu à gérer les dossiers relatifs à l’EURES durant de nombreuses années.
L’importance de l’apprentissage du finnois
Même si les immigrants bénéficient de nombreuses mesures de soutien, il n’en reste pas moins que la décision de venir travailler en Finlande exige bien évidemment une attitude entreprenante et sans préjugés. La question primordiale reste la langue : on compte très peu d’emplois accessibles à qui ne connaît pas du tout le finnois, et il est essentiel que chacun soit en mesure de communiquer, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité au travail.

Photo: Tarja Hoikkala/Vastavalo
Les autorités locales, ainsi que de très nombreux employeurs, proposent aux immigrants et à leurs familles des programmes d’apprentissage linguistique, ce gratuitement ou pour un prix très modique. On observe certes des différences individuelles en matière de rapidité d’acquisition d’une langue nouvelle ; cependant, Tiina Oinonen estime que six mois d’efforts intensifs devraient assurer à un non-Finlandais une connaissance du finnois lui permettant d’effectuer un travail de niveau de qualification moyen ; elle précise par ailleurs que le niveau de finnois requis dépend en grande partie de la nature du travail.
La Finlande accorde une grande importance à la formation professionnelle, et des règles statutaires fixant les niveaux de qualification requis sont en vigueur dans de nombreux secteurs et pour beaucoup d’emplois : aussi est-il recommandé de se renseigner à l’avance sur la possible reconnaissance officielle en Finlande de ses diplômes et titres obtenus à l’étranger.
Par ailleurs, la loi finlandaise permet aux immigrants de bénéficier de services de conseil pour l’intégration au travail et au sein de la société, la responsabilité de la gestion de ces services relevant en priorité des pouvoirs publics locaux et des agences locales pour l’emploi.
La Finlande a beaucoup à donner
Qu’a donc à donner la Finlande aux travailleurs étrangers ? Pourquoi est-il intéressant de s’établir en Finlande ?
« La Finlande est en mesure d’assurer d’excellentes conditions de travail, et les salariés disposent chez nous d’un très bon cadre de protection sociale. Quant aux enfants et aux adolescents, ils ont accès à des opportunités de formation de qualité ; par ailleurs, les administrations finlandaises fonctionnent avec souplesse, et la Finlande compte un grand nombre d’entreprises florissantes et qui bénéficient d’une excellente visibilité à l’international », déclare Oinonen.
Il faut bien entendu ajouter à cela les autres atouts dont dispose le pays : sa nature nordique de toute beauté, avec les nombreuses possibilités d’activités en plein air qu’elle permet, une vie culturelle animée, un vaste choix de cours du soir disponibles à des conditions financières abordables, des logements de haut niveau du point de vue propreté et confort, et une société qui fonctionne vraiment bien à tout point de vue. Autant de raisons de venir en Finlande !
Quelques chiffres
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10 étapes préalables à l’installation et à l’obtention d’un emploi en Finlande
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Par Salla Korpela, mars 2010