French Films renouvelle la musique finlandaise

Le mot qui définit le mieux le groupe de rock finlandais French Films est « fraîcheur ».

Le mot qui définit le mieux le groupe de rock finlandais French Films est « fraîcheur ».

Nous les avons vus dans un des principaux festivals de rock indépendant d’Helsinki : les membres du groupe French Films bougent sur scène avec une assurance incroyable, si heureux de jouer qu’ils n’arrêtent pas de sauter en l’air et de rire, avec un jeu de guitare qui pourrait être celui de jeunes Américains fêtant leur dernier jour à la fac à la cérémonie de remise des diplômes. L’ambiance débridée et festive dans laquelle ils se produisent n’a pas grand-chose à voir avec la tonalité générale de la pop finlandaise, souvent marquée par une rythmique assez lourde et un arrière-fond de nostalgie.

« Le fait est que quand on vit en Finlande, il est pratiquement impossible d’éviter une petite touche de mélancolie au niveau des paroles », nous dit derrière ses lunettes noires le chanteur Johannes Leppänen, tout en savourant une boisson revigorante en coulisse, tout de suite après le concert du groupe. A 22 ans, l’air insouciant qu’il affiche ne manque pourtant pas de bagout, surtout pour quelqu’un qui voit comme un privilège le simple fait de pouvoir monter sur scène : « Il y a quelques années, je n’avais même pas assez d’argent pour venir au festival. A l’époque, je disais aux copains qu’un jour, on serait là, et qu’on jouerait sur cette scène. Et comme vous voyez, ça s’est fait cette année ! »

Avenir prometteur pour les « Films »

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Le groupe s’est donné à fond au Flow Festival, en août 2011. Photo: Antonio Díaz

Malgré qu’ils aient dû se contenter de jouer en tout début de concert, malgré que les organisateurs n’aient ouvert les portes qu’au tout dernier moment, malgré aussi une guitare inutilisable, les French Films ont réussi à faire danser et sauter un public comme pris de délire pendant la demi-heure que dura la prestation scénique du groupe, tout en riffs de guitare époustouflants au milieu d’une ambiance mi-énergie post-adolescente, mi-vibrations cool très sixties.

Le groupe a mis très peu de temps à se faire connaître et à marcher très fort, et son succès peut être considéré comme mérité : la presse musicale finlandaise voit les French Films comme les musiciens les plus prometteurs de la scène finlandaise, n’hésitant pas à tabler sur leurs chances de se hisser au sommet des charts et des ventes de disques. Johannes, Joni, Mikael, Santtu et Antti, les membres du groupe, ont d’ores et déjà atteint un objectif hors de portée de la plupart des groupes récents : ils sont déjà très connus un an seulement après la sortie de leur premier disque extended play, Golden Sea.

« La vérité, c’est que la promotion sur internet nous a beaucoup aidés », nous confie Johannes. « Très probablement, tout ceci aurait été impossible il y a encore dix ans. Aujourd’hui, Facebook, NetSpace et tous les blogs nous ont été très utiles. Parfois, il y a même des fans qui nous laissent des messages pour nous dire qu’ils ont adoré tel ou tel film français ! Cela dit, je ne m’y connais pas trop dans ce domaine-là. Le nom de notre groupe nous est venu après une conversation que j’ai eue avec Joni, notre guitariste. Mais bon, tant que les gens qui nous écrivent sont des fans, nous on ne demande pas mieux ! »

Le Japon en ligne de mire

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En attendant l’avenir : les French Films sont programmés au pays du Soleil Levant à la fin 2011. Photo: Flow Festival

Pour l’instant, le groupe se consacre à sa promotion, les cinq garçons étant bien décidés à prouver à leur public que le nom French Films ne se limite pas à une référence à Godard, Truffaut et Polanski. Maintenant que leur premier album, Imaginary Future, est sorti en septembre 2011, il leur reste à poursuivre leur tournée en Europe, avant de se rendre pour la première fois au Japon à la fin de l’année :

« Ce voyage au Japon, c’est très excitant », poursuit Johannes sur un ton enthousiaste. « C’est un endroit incroyable, je n’y suis encore jamais allé. C’est fantastique que notre musique nous donne l’occasion de tourner dans des pays pareils. »

Même si la musique des French Films invite surtout à se laisser transporter et à planer au milieu d’une ambiance festive, nos cinq Finlandais ont bien les pieds sur terre : « Nous voudrions remercier le public pour tout », insiste Johannes. « Nous espérons que vous aimerez nos concerts, que vous achèterez nos disques et que vous refuserez toujours le fascisme, car ce n’est vraiment pas une bonne chose ! », lance-t-il en guise d’au revoir à nos lecteurs, un sourire espiègle aux lèvres.

Par Antonio Diaz, septembre 2011