L’exposition qui aura pour cadre la capitale kazakhe est consacrée aux solutions et technologies ouvrant la voie à l’énergie du futur. A cette occasion, le pavillon finlandais d’Astana arborera comme thème « Sharing pure energy » en signe de la volonté des pouvoirs publics finlandais de promouvoir l’idée du partage d’une énergie pure.
« Cela fait plus de 150 ans que les pays se réunissent à des expositions mondiales avec la volonté de faire du monde un endroit meilleur », dit Severi Keinälä, commissaire général finlandais pour cet événement. L’exposition 2017 ne fait pas exception à cette règle.
Les technologies, pur produit finlandais
Le pavillon finlandais servira de vitrine au savoir-faire du pays dans le domaine de l’efficience énergétique tant sur le plan de la production que de la distribution de l’énergie, sans oublier son expertise diversifiée dans les « cleantech », autant d’atouts qui constituent le moteur d’une croissance écologiquement viable.
Les autres thèmes sur lesquels la Finlande mettra l’accent à l’Expo Astana 2017 sont, entre autres, les technologies digitales, les programmes d’enseignement, la logistique et le design finlandais. Parmi les entreprises finlandaises qui se rendront au Kazakhstan pour exposer leurs produits figurent Tikkurila, Isku Interior, Ensto, Honkarakenne, Vaisala et Finnair. En tout, 50 sociétés finlandaises environ participeront à l’événement.
Le public ne verra pas à l’exposition uniquement les grands noms de la vie économique finlandaise : par exemple, une start-up nommée I’m Blue créée l’an dernier par des lycéens de la ville finlandaise d’Espoo sera elle aussi du voyage. I’m Blue se spécialise dans la production de sodas aux myrtilles aux vertus avérées pour la santé, d’où une boisson permettant de faire goûter au grand public international un peu de la force que recèle la nature finlandaise.
Le pavillon finlandais se compose de cinq structures construites autour d’un espace commun, chacun des bâtiments ayant été placé sous le signe d’une thématique distincte que résument respectivement les noms anglais Pure Energy, Smart City, Clean Water et Excellence in Education
Des murs qui ne cloisonnent pas
Les murs du pavillon finlandais seront construits par une équipe d’ouvriers kazakhs, après quoi les Finlandais prendront le relais pour créer tout le reste. Pour répondre au mieux aux critères de durabilité, il sera fait appel pour le pavillon à des matériaux en bois et aux technologies les plus contemporaines. Il y a lieu de noter par ailleurs qu’à l’issue de l’exposition tous les matériaux de construction utilisés seront envoyés au recyclage.
La conception du pavillon de la Finlande est assurée par l’agence de design Ateljé Sotamaa, créée par Kivi et Tuuli Sotamaa, frère et sœur dans le civil. Ils travaillent ensemble sur d’importants projets associant l’architecture et le design à l’art et à différents autres domaines apparentés. Ils comptent à ce jour parmi leurs références des clients aussi divers que le Musée d’art contemporain d’Helsinki Kiasma, le Musée du Design d’Helsinki, l’Université Aalto et des entreprises commerciales comme Fazer, Marimekko et Stockmann.
La tâche principale des architectes est de créer une expérience émotionnelle qui suscite la curiosité des visiteurs tout en les incitant à en savoir plus sur la Finlande. « En concevant ce pavillon, nous souhaitons non seulement créer des impressions et des histoires qui capteront l’intérêt du visiteur, mais aussi lui ménager un espace où il pourra vivre une expérience qui lui sera strictement personnelle », énonce Kivi Sotamaa.
L’Ateljé Sotamaa promet que « tous les sens seront mobilisés au pavillon finlandais, y compris l’ouïe et le goût. La conception des lieux prévoit un va-et-vient entre l’univers digital et l’environnement naturel, d’où la possibilité pour le pavillon de servir de cadre à des échanges de vues sur les technologies et la nature. »
Des années importantes pour les Finlandais
La première participation finlandaise à une exposition universelle eut lieu voici 117 ans à Paris, alors qu’à l’époque le pays avait encore statut de grand-duché officiellement rattaché à l’Empire russe.
Le programme que proposait déjà à l’époque la Finlande consistait là aussi en une expérience culturelle. Comme l’observe l’historienne Laura Kolbe, une exposition mondiale donne à un pays l’occasion de se créer son image nationale. C’est ainsi qu’on entendit une chorale masculine finlandaise chanter à l’Exposition universelle de Paris, événement qui fut considéré à l’époque comme la traduction de l’âme profonde de la nation finlandaise. Cette année à Astana, le public pourra voir le pianiste de jazz Lenni-Kalle Taipale se produire avec son ensemble.
Le programme culturel de l’expo à venir est coordonné par Mato Valtonen, connu entre autres comme la figure de proue des groupes de rock finlandais Sleepy Sleepers et Leningrad Cowboys. Créés en 1987, les Leningrad Cowboys jouent des chansons de leur composition comme des adaptations de standards du rock occidental et des arrangements de chansons populaires russes. Le groupe est apparu dans deux films réalisés dans les années 1990 par le metteur en scène finlandais Aki Kaurismäki et s’est même produit avec l’Ensemble Alexandrov, plus connu sous le nom des Chœurs de l’Armée Rouge.
L’exposition d’Astana revêt une signification particulière pour la Finlande en cette année où le pays fête par ailleurs le centenaire de son indépendance. Severi Keinälä va même jusqu’à affirmer que l’Expo Astana 2017 est le plus gros événement festif de toutes les célébrations programmées pour marquer les 100 ans de la Finlande indépendante : il est vrai que cette exposition dure pas moins de 93 jours.
Par Anna Ruohonen, mai 2017