La culture alimentaire en milieu scolaire

En Finlande, tous les enfants et les jeunes inscrits dans les crèches, les écoles primaires, les établissements secondaires et les écoles professionnelles bénéficient en milieu de journée d’un repas chaud et diététique.

En Finlande, tous les enfants et les jeunes inscrits dans les crèches, les écoles primaires, les établissements secondaires et les écoles professionnelles bénéficient en milieu de journée d’un repas chaud et diététique. En outre, les élèves du secondaire reçoivent des cours d’éducation ménagère qui leur permettent de se familiariser avec l’art culinaire et les règles nutritionnelles de base.

Le repas chaud gratuit servi dans les établissements fait partie du programme scolaire officiel. Cette pause déjeuner a tout d’abord pour fonction de permettre aux enfants de se restaurer, et par conséquent de mieux affronter le reste de la journée, mais elle fait aussi office de leçon de santé, de nutrition et de consommation réfléchie. En Finlande, nul doute que les excellents résultats obtenus dans le cadre du programme PISA (Programme for International Student Assessment), lancé par l’OCDE, ne soient dus en partie à cette pratique.

La majeure partie des repas servis dans les écoles sont préparés dans des cuisines centrales qui les distribuent ensuite à d’autres, de plus petite taille. Ces cuisines centrales travaillent souvent en parallèle pour des crèches et d’autres services communaux.

Les repas scolaires gratuits, un dispositif qui remonte au début du 20ème siècle, sont devenus obligatoires dans les années 1940.

Les repas scolaires gratuits, un dispositif qui remonte au début du 20ème siècle, sont devenus obligatoires dans les années 1940.Photo: Liisa Takala/Opetus- ja kulttuuriministeriö

Les cours d’économie ménagère sont une autre manière de faire entrer la culture alimentaire à l’école. Les enfants y apprennent la cuisine et d’autres gestes du quotidien. Ces cours, obligatoires, sont considérés comme relevant d’une matière secondaire, ce qui n’empêche pas de nombreux élèves de la conserver à plus long terme sous forme d’option facultative.

Les repas scolaires gratuits, un dispositif qui remonte au début du 20ème siècle, sont devenus obligatoires dans les années 1940. Dans le cadre de la reconstruction nationale, le souci des autorités était de garantir un repas par jour aux écoliers du primaire, et d’assurer ainsi leur assiduité à l’école. Par ailleurs, le fait de transférer l’apprentissage des tâches ménagères du milieu familial sur l’école reflète un changement d’ordre sociétal. Ces savoir-faire étaient autrefois transmis de mère en fille. Or, dans le sillage de l’industrialisation, de nombreux Finlandais déracinés s’avéraient avoir perdu jusqu’à leur propre culture culinaire.

Dans la Finlande d’aujourd’hui, le double système des repas scolaires et de l’enseignement ménager relève d’une évidence à laquelle la modernité n’ôte rien de sa pertinence. Bien au contraire, l’importance de ces repas et des cours de nutrition est perçue comme essentielle au regard de la santé publique et de la culture alimentaire, ainsi que le montre simplement le nombre des mesures officielles qui tendent à les développer davantage.

Les expériences menées dans le cadre de l’École du Goût ont été accueillies avec enthousiasme en Finlande. L’idée maîtresse de ce concept est à la fois de permettre aux élèves d’acquérir un vécu positif en matière alimentaire et d’apprendre à exprimer leurs sentiments dans ce contexte dès le plus jeune âge.
La plupart des adultes, eux aussi, prennent un repas chaud à l’heure du déjeuner. Dans les milieux de travail, différentes options sont possibles. Des cantines existent sur de nombreux lieux de travail, tandis que les restaurants offrent fréquemment une formule rapide pour le déjeuner. Les tickets-repas distribués par les employeurs sont monnaie courante.

Par SRE, juin 2011