Jusqu’ici, les différentes élections qui s’organisaient en Finlande comprenaient les élections parlementaires, présidentielles, municipales et européennes. À celles-ci s’ajoutent désormais la dernière nouveauté en date : les élections régionales.
Ces nouvelles élections concernent 21 zones distinctes correspondant à autant d’entités de droit public nouvellement définies dénommées « zones de bien-être ». À l’occasion du scrutin de ce mois de janvier, les électeurs choisiront les conseillers régionaux chargés de superviser les services d’aide sociale, les services de santé et les services de secours de la zone dont ils dépendent. A contrario, les élections municipales concernent, elles, des entités géographiques plus restreintes, étant précisé que le pays compte environ 300 municipalités.
Les municipalités seront amenées à transférer la responsabilité de l’organisation des services de soins sociaux, de santé et de secours aux nouveaux conseils régionaux début 2023. Il est à noter cependant qu’Helsinki ne participe pas à ces élections régionales, ses services de soins sociaux et sanitaires restant sous le contrôle de son conseil municipal. Les îles autonomes d’Åland ne sont elles non plus pas concernées par la réforme et n’organisent donc pas d’élections régionales.
Les résidents étrangers ont le droit de vote
Les ressortissants des pays nordiques et des pays de l’UE domiciliés en Finlande sont habilités à voter aux élections régionales s’ils détiennent le statut de résident de leur zone de bien-être depuis au moins 51 jours avant la date du scrutin. Les autres ressortissants étrangers doivent avoir résidé dans la zone dont ils relèvent toujours au moins 51 jours avant la date des élections, et être en outre résidents finlandais depuis au moins deux ans.
Les ressortissants étrangers sont également en droit de se présenter aux élections des conseils régionaux selon les mêmes critères.
Ayant organisé des élections municipales en juin 2021, la Finlande possède déjà l’expérience de l’organisation d’élections en période de pandémie de coronavirus, avec mise en place de toutes mesures de sécurité sanitaire nécessaires. De plus, les taux de vaccination sont bien plus élevés en janvier 2022 qu’ils ne l’étaient à l’été 2021 (à l’heure où nous écrivions ces lignes, soit à la mi-janvier 2022, 88 % des personnes âgées de 12 ans et plus avaient reçu au moins une injection de vaccin, 84 % étaient doublement vaccinées et 32 % avaient complété leur schéma vaccinal par une troisième injection).
Les élections finlandaises prévoient systématiquement une période de vote anticipé dans un certain nombre de communes (à savoir du 12 au 18 janvier en ce qui concerne le scrutin de cette année), ce qui permet d’éviter la formation de longues files d’attente le jour du scrutin. Il est également possible de s’inscrire pour voter à domicile en cas de quarantaine ou de confinement pour cause de coronavirus. En outre, voter au volant de sa voiture est possible dans de nombreuses régions, tandis que de nombreux bureaux de vote proposent le vote en plein air (pour certains de ces points de vote, il est demandé aux électeurs de téléphoner à l’avance à leur bureau de vote). À propos de « vote motorisé », il est bon de savoir que certaines régions rurales disposent de bus spécialement affectés au vote mobile qui se déplacent de ville en ville en marquant des arrêts programmés à l’instar des bibliobus.
Faire entendre sa voix, un acte important
Le nom « élections régionales pour les services de soins sociaux et sanitaires » n’est pas tout à fait évident à prononcer avec naturel, et ce scrutin n’est peut-être pas revêtu du prestige qui s’attache aux élections parlementaires ou présidentielles. Pourtant, cette élection offre aux administrés une occasion d’exprimer leur choix sur les personnes appelées à devenir décisionnaires en matière de services locaux de santé, d’aide sociale et de secours : il s’agit là de « questions importantes qui concernent la vie quotidienne de chacun », comme le constate le site internet d’informations sur les élections mis en place par le ministère de la Justice.
La société de radiotélévision nationale finlandaise Yle met par ailleurs à disposition un outil en ligne d’aide au vote appelé l’Election Compass (« la Boussole électorale »), que les lecteurs ont la possibilité d’utiliser pour se repérer sur les thèmes en jeu et les positions des différents partis et candidats (service disponible en anglais, en russe et en arabe littéraire). Vous répondez à une série de questions sur vos opinions personnelles, après quoi l’ordinateur compare vos positions aux réponses des partis et des candidats, vous indiquant ceux de ces derniers qui partagent vos valeurs. Des encadrés informatifs dédiés à chaque sujet, candidat et parti sont en outre accessibles par simple clic.
Dans une compétition qui compte de nombreux candidats pratiquement inconnus, auxquels s’ajoutent un certain nombre de personnalités politiques déjà connues du grand public, l’Election Compass vous aide à passer en revue l’ensemble des candidats au mandat de conseiller régional et à analyser leurs propositions.
Les services de soins sociaux et sanitaires qui relèveront de la responsabilité des nouveaux conseils régionaux
- Soins de santé généraux
- Soins de santé spécialisés
- Services d’aide sociale
- Services aux enfants, aux adolescents et aux familles
- Services aux personnes en âge de travailler
- Services aux seniors
- Services de soins de santé mentale et de soins liés aux toxicomanies
- Services aux personnes en situation de handicap
- Services d’assistance aux étudiants
- Actions de promotion de la santé et du bien-être
- Services de secours
(Source : ministère de la Justice)
Par la rédaction de VoicilaFINLANDE, janvier 2022