Trois des noms les plus plébiscités de la mode finlandaise sont Sasu Kauppi, R/H et Satu Maaranen, créatrice indépendante et co-fondatrice de PRE Helsinki.
Basée à Helsinki, Satu Maaranen est sortie diplômée de l’Université des Beaux-Arts, de la Création et de l’Architecture Aalto en 2012, et la collection qu’elle avait conçue à cette occasion a remporté le premier prix du très réputé Festival de mode d’Hyères l’année suivante.
Il y a quatre ans, Satu Maaranen a cofondé PRE Helsinki, une plate-forme internationale ayant lieu à Helsinki au printemps et qui, pendant cinq jours, présente et assure la promotion des noms les plus intéressants de la mode finlandaise. L’évènement assure également une présence importante lors des plus importantes semaines de la mode dans le monde.
« Nous avons fondé PRE Helsinki car nous avons ressenti le besoin de disposer de ce type de canal pour promouvoir la mode finlandaise et aider les créateurs émergents à établir les bonnes relations au niveau international », explique Maaranen qui est également la directrice artistique de PRE Helsinki.
Créatrice indépendante primée, Satu Maaranen est connue pour ses créations élégantes et presque futuristes qui font la part belle à des imprimés colorés peints à la main sur de la soie, du coton et de la viscose. En plus de son travail avec des icônes de la mode comme Marimekko et Petit Bateau, elle a collaboré avec la maison de textiles italienne chargée de créer des imprimés pour des clients tels que Prada, Max Mara et Dolce & Gabbana.
« Le programme d’Aalto diffère de celui des autres écoles du fait qu’on y apprend un savoir-faire artisanal », explique Maaranen. « Rares sont les endroits qui le proposent. Je connais des étudiants d’écoles très réputées comme Central Saint Martins et Parsons qui doivent utiliser leurs propres baignoires pour teindre leurs tissus, car l’école n’est tout simplement pas équipée de ce type d’installations. »
Pour Maaranen, le secret de la réussite consiste à se démarquer du grand nombre et à suivre sa propre vision.
R/H représente Hanna Riiheläinen et Emilia Hernesniemi qui se sont rencontrées pendant leurs études à l’Université Aalto. Une fois diplômées, et avant même de fonder R/H en 2010, Riiheläinen avait travaillé pour Zac Posen à New York tandis qu’Hernesniemi était au service d’ Agency V à Berlin.
Leurs collections pour femmes s’inspirent d’un monde délicieusement fantaisiste à base d’imprimés créés à la main ornant des robes, jupes, t-shirts et pantalons, mais aussi des accessoires.
« Nous nous inspirons de nos mères, de nos grands-mères, de nos sœurs et de nos amies ainsi que de la « fennitude » (le sentiment national identitaire finlandais), que ce soit dans les matériaux que nous utilisons comme le cuir de renne, ou bien dans notre approche », explique Hernesniemi. « Nous souhaitons créer des vêtements qui s’intègrent à la vie des femmes. Car pour les Finlandaises, il est vraiment important que leurs vêtements s’intègrent à leur vie, étant donné le climat et leur style de vie actif », ajoute-t-elle.
Mais qu’est-ce que la « fennitude » ? « Nous sommes un peu différents, nous n’avons pas besoin de plaire au monde entier ou d’être connus, nous sommes contents d’être un peu comme des loups solitaires », répond Hernesniemi.
L’esthétique de R/H est particulièrement appréciée au Japon. La marque est également vendue à Hong Kong, aux Etats-Unis, en Islande et en Finlande, avec une première boutique située dans le centre d’Helsinki.
Sasu Kauppi est peut-être davantage connu à l’étranger que dans son pays d’origine. Son street-wear urbain coloré et branché se vend dans le monde entier, de Hong Kong aux USA en passant par le Royaume-Uni.
Titulaire d’un Master de Central Saint Martins en 2011, Kauppi a aussi suivi les cours de l’Université Aalto, où il a obtenu une licence en stylisme. Son sens du style bien distinctif lui a attiré les regards du rappeur et créateur américain Kanye West, qui est venu jusqu’à Helsinki pour le rencontrer fin 2014. Le bruit court qu’une collaboration serait née entre eux, ce à quoi Sasu Kauppi répond qu’il ne peut pas s’exprimer sur le sujet maintenant qu’il vit à Los Angeles et qu’il travaille comme directeur artistique pour une marque de prêt-à-porter de cette ville.
Dans le même temps, Kauppi indique que ses priorités sont en train d’évoluer. « J’essaye de porter davantage mon attention sur la création de bons produits plutôt que de réfléchir à des ensembles. Je commence à apprécier de plus en plus le souci du détail, même si cela a toujours été important pour moi. Je souhaite que l’amour avec lequel je conçois chacune de mes créations saute aux yeux. »
« Je veux créer des produits qui plaisent suffisamment pour être portés jusqu’à l’usure plutôt que d’être délaissés au bout d’une brève saison », explique-t-il.
Par Katja Pantzar, avril 2016