Les Championnats du monde de ski sur sable décalés qu’organise la Finlande comportent une mise en garde sur le climat

Notre vidéo vous présente une plage de la côte occidentale de la Finlande où un groupe de skieurs de fond évolue non pas sur de la neige, mais sur du sable : ils ne s’adonnent pas à cette activité pour le seul plaisir de faire du sport, mais pour attirer l’attention sur le réchauffement de la planète.

Tandis que skieurs et spectateurs arrivent sur les dunes de sable doré de Kalajoki pour les premiers Championnats du monde de ski sur sable, une ambiance d’excitation et d’aventure décontractée flotte dans l’air.

Le ski de fond, sport très prisé en Finlande, prend une nouvelle dimension surprenante à l’occasion de cet événement. Troquant la neige pour le sable, les skieurs en shorts et polos à manches courtes ont parcouru les trois tours d’un parcours de 500 mètres au milieu de paysages ayant un petit air de famille avec un désert.

« Tout le monde est détendu, n’empêche qu’on est dans un état d’esprit de compétition », confie une concurrente. « C’est ludique. Ça rassemble. »

La plupart des participants trouvent le ski sur sable beaucoup plus lent que le ski de fond classique, le terrain offrant bien plus de résistance.

« C’est éprouvant », s’exclame Maarit Knuutinen après avoir terminé le parcours dans la catégorie Party (« Fêtards »), déguisée en sorcière. « Je suis trop fatiguée, là. »

Regardez comment les choses se passent quand on s’essaie au ski sur sable.
Vidéo : Erika Benke/VoicilaFINLANDE.fi

Bien que l’ambiance soit bon enfant, l’événement revêt une dimension plus sérieuse. Le championnat met en lumière l’impact du changement climatique sur les hivers finlandais et sur les perspectives d’avenir du ski de fond.

« Nous craignons qu’un jour, il n’y ait plus d’hiver ni de neige pour skier », explique Merja Kakko, une autre skieuse grimée en sorcière. « C’est pourquoi nous devons agir dès maintenant. Nous nous efforçons, ma famille et moi, de faire des choix écologiques au quotidien. Nous prenons le vélo plutôt que la voiture. Nous voyageons peu à l’étranger. Nous achetons des produits locaux. »

Les organisateurs de l’événement souhaitent souligner l’impact du changement climatique en Finlande, alors que les hivers se font progressivement plus doux, d’où un enneigement moins important.

« D’accord, le ski sur sable est une activité amusante, mais nous avons surtout besoin de neige pour le ski de fond », explique la skieuse professionnelle et coach sportive Ida Meriläinen, à qui revient l’initiative de l’événement. « Notre message est clair : nous voulons préserver nos hivers. » Même si tous les participants n’ont peut-être pas vécu cette journée de compétition en se laissant obnubiler dans le feu de l’action par les problématiques auxquelles est confrontée la planète, il n’en reste pas moins que chez certains, un malaise était palpable face à la rapidité relative avec laquelle le réchauffement climatique est en train de remodeler les hivers finlandais.

Pour les skieurs soucieux de l’environnement comme Merja Kakko, participer à cette activité sportive d’un nouveau genre qu’est le ski sur sable est aussi un acte de militantisme en faveur de l’environnement.

« D’habitude, les sorcières volent dans les airs », dit-elle. « Mais aujourd’hui, les gens sont en train de prendre conscience que voler n’est pas un acte tellement respectueux de l’environnement, du coup maintenant, nous autres les sorcières, on skie ! »

Par Erika Benke, août 2025