À l’issue d’une course où les trois plus grands partis du pays ont décroché des résultats quasiment équivalents dans la dernière ligne droite, avec environ 20 % des suffrages chacun, c’est le Parti de la coalition nationale (centre-droit) qui a obtenu le meilleur score.
Cette formation a remporté en effet 48 sièges au Parlement finlandais, qui en compte 200, soit dix de plus qu’aux élections précédentes en 2019. Le Parti des Finlandais (droite) voit lui aussi en 2023 une année triomphale après que le scrutin lui a permis de gagner sept sièges supplémentaires au Parlement, soit un total de 46.
Le Parti social-démocrate de la Première ministre sortante Sanna Marin a étoffé sa représentation parlementaire de trois sièges ; cependant, le total des sièges de ce parti n’a pas atteint 43, ce qui lui vaut de terminer à la troisième place. Il n’en reste pas moins que Marin a bénéficié d’une importante popularité auprès d’une grande partie des électeurs finlandais pendant la majeure partie de son mandat, qui a débuté en décembre 2019, juste avant l’irruption de la pandémie de COVID-19. Elle a par ailleurs apporté à la Finlande beaucoup de visibilité positive sur la scène internationale.
Aux élections législatives finlandaises, les candidats qui engrangent le plus de suffrages totalisent des dizaines de milliers de voix, alors que dans certaines circonscriptions, certains candidats peuvent faire leur entrée au Parlement avec un peu plus de 2 000 voix. La nature du système électoral fait que vous ne votez pas seulement pour une personne, mais que votre vote conforte le parti correspondant, même si votre candidat n’est pas élu. Chaque voix a une valeur à la fois significative et arithmétiquement pertinente.
C’est là peut-être l’une des raisons pour lesquelles les gens se déplacent pour voter, ce qui maintient la participation électorale à un niveau élevé. En 2023, le taux de participation s’est établi à 71,9 %, soit 0,2 point de pourcentage de moins qu’en 2019. Tous les citoyens âgés de 18 ans et plus sont automatiquement inscrits sur les listes électorales et reçoivent un courrier de notification avant toute élection. Au total, environ 4,5 millions de personnes ont le droit de vote, dont environ 250 000 ressortissants finlandais résidant à l’étranger.
La nouvelle Chambre sera composée à 46 % de femmes, avec 92 femmes pour 108 hommes, alors que 94 femmes siégeaient dans l’hémicycle lors de la législature précédente. Le jour de l’élection, la plus jeune députée du Parlement nouvellement élu avait 23 ans ; elle figure parmi les sept députés de moins de 30 ans que compte désormais l’assemblée. Quant au député le plus âgé, il a 71 ans et fait partie des 26 députés finlandais ayant de plus de 60 ans.
Des équations à résoudre au lendemain des élections

La Première ministre Sanna Marin (à g.) et Petteri Orpo, son probable successeur à la tête du gouvernement, répondent à une interview le soir des élections.
Photo : Heikki Saukkomaa/Lehtikuva
Certains analystes politiques estiment que l’étape suivante, au cours de laquelle les partis vont négocier la formation d’une coalition gouvernementale, sera plus intéressante que l’élection en elle-même. Cette phase de négociations peut durer des semaines.
En tant que grand vainqueur du scrutin, c’est au Parti de la coalition nationale, dirigé par Petteri Orpo, qu’il revient d’initier le processus en rencontrant les autres formations politiques une par une pour voir quels accords il lui serait possible de conclure avec ces différents partis.
Les spéculations post-électorales portent sur l’orientation politique que prendra la nouvelle coalition gouvernementale. Le Parti de la coalition nationale s’accordera-t-il avec le parti de droite des Finlandais ? Ou bien le Parti de la coalition nationale et le Parti social-démocrate travailleront-ils ensemble ?
Quoi qu’il en soit, les deux grands partis qui constitueront la future coalition auront besoin qu’au moins un des petits partis les rejoigne. Les Verts, l’Alliance de gauche et le Parti du centre, qui figuraient tous dans la précédente coalition aux côtés du Parti social-démocrate, ont subi des pertes douloureuses à ces élections : les Verts sont passés de 20 à 13 députés, l’Alliance de gauche de 16 à 11 et le Centre de 31 à 23.
Le cinquième membre de l’actuelle coalition, le Parti populaire suédois, fortement implanté au sein de la population suédophone de Finlande, s’est quant à lui maintenu à neuf sièges (à noter à ce sujet que le suédois est l’une des langues officielles de la Finlande).
Les chrétiens-démocrates, qui conservent leurs cinq sièges au Parlement, seront également présents dans les négociations à venir. La nouvelle formation politique Liike Nyt (le Mouvement maintenant) dispose de son côté d’un siège, tandis que les îles d’Åland, un territoire autonome rattaché à la Finlande, conservent le siège unique qu’elles détenaient précédemment.
Par la rédaction de VoicilaFINLANDE, le 3 avril 2023